La guitare
Comment la choisir ?
Le
manche |
Votre
première et authentique guitare électrique aura beau bénéficier
d'un design reluisant, si son manche est de guingois, vous n'en
tirerez pas grand-chose. Le manche d'une guitare électrique,
tout comme celui d'une acoustique, est assurément la pièce maîtresse
de l'instrument. Dans ces conditions, c'est la qualité de la
fabrication et de l'ajustement qui détermine la qualité de la
guitare. Il existe trois types de manches parmi les guitares
électriques : les manches vissés, collés, ainsi que les manches
qui se prolongent sur toute la longueur du corps.
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- Les manches vissés
sont relativement faciles à manipuler, voire à remplacer. En ce
qui concerne l'ajustement, ce sont sans doute les plus maniables.
Il est indispensable de s'assurer que les vis sont correctement
serrées et que le manche est droit. Dans le cas contraire, vous
risquez d'être confronté en permanence à des problèmes d'accordage.
- Quant aux manches
collés, ils offrent une qualité équivalente aux précédents
; en revanche leur remplacement ou le simple refrettage est particulièrement
délicat.
- Enfin, les manches
transversaux, qui offrent un son plus clair et plus dur, rendent
le remplacement impossible et le refrettage excessivement difficile.
L'examen du manche passe
également par la connaissance du matériau utilisé pour sa fabrication.
De celui-ci dépendront effectivement la qualité sonore et le degré
de résistance à l'usure. Les manches en érable permettent à la fois
de jouer de bonnes attaques et d'accéder à un son assez doux. Ceux
en érable donnent un son dur et sec. Quant aux manches en palissandre,
qui sont les plus courants, ils offrent un son clair et chaud, à
l'opposé des manches en érable. D'autres matériaux tels la fibre
de carbone ont, depuis vingt ans maintenant, apporté des colorations
sonores supplémentaires.
Les bois
- Erable, maple. Son
brillant et incisif. Il s'accorde bien avec toutes les autres
essences utilisées pour les corps. Généralement, il est à l'origine
des manches vissés et transversaux. Il peut être blond, blanc,
jaunâtre. Ses fibres serrées lui donnent différents aspects :
ondé, flammé, moucheté.
- Acajou, mahogany.
Il procure un son chaud et des attaques douces. Les graves et
bas médium se trouvent accentués. Plutôt employé pour les manches
collés. Il s'étend du brun moucheté au marron-rouge : apparence
poreuse.
- Bubinga. Le son est
consistant : excellente résonnance. D'aspect brun rose avec des
veines rougeâtres. C'est malheureusement un bois qui sèche lentement
; si on l'utilise trop jeune, la guitare bougera. La qualité de
sa résonnance le prédestine aux basses.
La
touche
Soit les touches sont
frettées directement sur le manche (Fender) soit elles sont rapportées,
c'est-à-dire apposées sur le manche. Là aussi, les essences de bois
sont primordiales. Les touches en érable favorisent les sons brillants
et intelligibles. Le jeu y est vif et agréable. La touche palissandre
participe de sonorités équilibrées : basses et médiums forts, aigus
lissés. Très agréable au doigt, il procure une aisance naturelle.
Enfin, l'ébène facilite les attaques incisives. Les graves et les
médiums sont aussi chaleureux que les aigus sont nets. Les fibres
de l'ébène sont très serrées ce qui donne une touche éminemment
lisse.
Le
corps |
Bien entendu, ce
sont les micros qui font le son. Mais, et le mais est d'importance,
le son capté par le micro tient aux phénomènes électro-acoustiques
générés par les vibrations se propageant à travers le bois du
corps. Voici les principales propriétés guitaristiques attachées
aux bois les plus utilisés.
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- Aulne. Son
riche et plein. Grave et médium prononcés.
- Frêne. Son
riche et brillant.
- Tilleul. Bonne
résonnance. Médiums accentués.
- Koa. Son riche
et chaud doté d'une excellente résonnance. Les médiums sont abondants
et les aigus tranchés.
- Lacewood. Sons
doux et articulés. Médiums profonds.
- Acajou. Excellente
résonnance pour des sonorités profondes, douces et riches. Médium
fort.
- Erable. Trop
lourd pour composer un corps entier, il donne des sonorités brillantes
et particulièrement incisives.
- Peuplier. Bonne
résonnance, médiums renforcés.
- Epicea (spruce).
Clair et critallin pour le rendu sonore, plus une bonne dynamique.
Les frettes
Avant tout, les frettes
doivent être douces et lisses au toucher. Assurez-vous qu'elles
ne révèlent pas quelques égratignures inopportunes. Si jamais la
tranche des frettes est trop aiguisée, vous risquez de vous "
faire mal" ; dans ce cas, allez voir ailleurs. A l'inverse,
la tranche des frettes peut présentrer une rondeur qui occasionnera
de sérieux problèmes, notamment lors des bends. Il est tout aussi
important de vérifier la hauteur des frettes sur la largeur du manche
: une hauteur inégale de haut en bas risque d'impliquer un écartement
excessif entre la corde et la touche. Il est quasiment impossible
de dénombrer le nombre de tailles " différentes appliquées
aux frettes ; néanmoins, il en existe quatre catégories principales.
Aussi primordial que leur hauteur, l'espacement entre les frettes
constitue un facteur déterminant à plusieurs titres puisque de celui-ci
dépendront la tension des cordes, la réponse des basses, et le sustain
notamment. Compte tenu du prix de revient, non-négligeable du refrettage,
il est conseillé de bien vérifier ces quelques éléments avant l'achat.
Les réglages
Si jamais vous craquez littéralement pour un modèle qui, malgré
tout, exige certains ajustements, n'hésitez pas. Le réglage est
un des services inhérents à l'achat, bien qu'il ne vous soit pas
proposé systématiquement. Il peut tout aussi bien s'agir de l'espacement
des cordes que de la pression à exercer sur celles-ci selon la hauteur
du manche. En ce qui concerne la justesse du manche, quelques coups
d'oeil vous permettront d'avoir des certitudes avant l'achat irrévocable.
Placez votre index (main gauche) sur la première frette et sur la
corde de MI grave, puis votre pouce (main droite) sur la quatorzième
frette, toujours sur le MI grave. Ensuite, vérifiez l'écart entre
la septième frette et la corde à l'aide de votre index (main droite).
Celui-ci ne doit pas être plus important que l'épaisseur d'un médiator.
Dans le cas contraire, demandez un réglage.
Levier de vibrato
Il existe d'innombrables
modèles de vibratos sur le marché actuel ; néanmoins, vous pouvez
distinguer trois grandes classes : le vibrato Bigsby; le
vibrato de type Stratocaster ; et le vibrato de type Floyd
Rose. Souvent appelé Tremolo Bridge par les Anglo-saxons, le
levier de vibrato permet de faire varier rapidement et régulièrement
la hauteur d'une note, alors que le tremolo est destiné à en modifier
le volume. Attention ! Les premiers modèles Fender et Bigsby présentent
un inconvénient majeur, dans la mesure où les vibratos étaient à
l'origine conçus pour modifier le diapason des cordes. Par la suite,
des guitaristes tels que Jimi Hendrix et Eddie Van Halen ont exigé
beaucoup plus de ces systèmes. Les plus anciens, peu adaptés à des
tensions extrêmes, impliquent généralement des problèmes de désaccordage.
C'est au cours des années 70 que la solution est apparue, consistant
simplement dans le verrouillage des cordes. A ce titre, ce sont
sans doute les vibratos Floyd Rose qui sont les plus performants
sur le marché actuel. En effet, ceux-ci sont composés de chevilles
de verrouillage individuel au niveau du sillet.
Les micros
Le son est aux guitaristes
ce que le Saint-Graal est aux chevaliers de la table ronde : l'objet
d'une quête sans fin. Ainsi, la plupart des guitaristes passent
la moitié de leur existence à courir après le son. Dans ces conditions,
le micro est un composant essentiel pour la qualité sonore d'une
guitare électrique, au même titre que le manche. La première chose
à faire, en ce qui concerne le système électronique, est de vérifier
la qualité des potentiomètres et des boutons de tonalité. En les
tournant, vous pourrez ainsi apprécier leur degré de maniabilité.
Là encore attention, si vous choisissez un modèle dont les boutons
sont quelque peu rouillés, il est préférable que vous vous renseigniez,
avant d'appliquer n'importe quelle graisse, laquelle risque d'être
fatale à l'électronique. Ensuite, allez-vous opter pour des circuits
passifs ou pour des circuits actifs ? Notez que les circuits à électronique
active permettent de réduire les " bruits de matière "; le second
avantage de ce type de système réside dans le fait qu'on peut facilement
les connecter à des appareils de faible impédance. En revanche,
ces circuits fonctionnent sur des piles de neuf volts et nécessitent
un changement une fois par an. Quant aux circuits à électronique
passive, leur inconvénient majeur se résume à la présence de bruits
de fond. Néanmoins, il est quasiment impossible d'affirmer que tel
micro est meilleur que tel autre micro. Le choix de l'électronique
est donc laissé à votre libre appréciation.
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